PUNTI DI VISTA
25/09/2022
Toujours
fidèle à son rendez-vous annuel, Sergio Caleca nous livre le résultat
de ses travaux musicaux réalisés à nouveau en solo avec sa collection
d'instruments. ses programmations et son studio virtuel. Car cette fois
encore Sergio est seul maître à bord de A à Z, ce qui sous-entend que
c'est lui qui joue de chacun des instruments que l'on entend.
Entièrement instrumental, ce nouvel album mêle (je devrais même dire
"dilue") une fois de plus les styles de musique qu'affectionne Sergio,
à savoir la pop/rock, le jazz, le classique et le folk, le tout
agrémenté de quelques discrets éléments électroniques. Petit décodage
des treize titres, une fois n'est pas coutume : " Punti di vista" :
ballade hypnotique en 5/4 avec un bouquet final dramatique. Les
nombreux instruments utilisés entrent en scène les uns après les
autres, un peu à la manière d'un Mike Oldfield (synthé, basse,
guitares, flûte, Wurlitzer, harpe, vibraphone, Mellotron, piano, orgue,
string ensemble), d'ailleurs la tonalité générale du morceau n'est pas
si éloignée que cela des grandes œuvres aventureuses de l'Anglais. "
Discrepanza" : morceau alambiqué en 11/8 puis en 6/4, construit sur un
ostinato entêtant suivi d'un refrain, puis l’enchainement se fait en
douceur (quelques accords de guitare servent de pont) avec l'arrivée
d'un second thème, le tout est ensuite trituré et malaxé avec beaucoup
d'adresse. " La teoria del complotto " : petite fantaisie folk avec un
côté médiéval prononcé encore accentué par les timbres de harpe, de
violon et de flûte. La fin du titre est très romantique. " Stringato
nel dire " : suite assez logique du morceau précédent avec une couleur
folk rock très proche. C'est en fait la deuxième partie du titre
"Stringa" qui apparaissait sur l'album 20 anni dopo sorti
confidentiellement en 1994. La part belle est laissée aux guitares
acoustiques, ce qui donne évidemment une couleur très laid back au
morceau. " Eloquente " : titre également construit sur un ostinato joué
d'abord au piano avec, au fur et à mesure que le morceau avance, de
nombreuses interventions d'instruments, notamment à vent (flûte,
hautbois, clarinette, basson) mais aussi des cordes (pour le côté
dramatique) permettant de varier l'intensité de l'interprétation de
cette pièce qui ressemble assez à une passeggiata au rythme pompeux. "
Spigolature" : morceau syncopé en 10/4 avec un thème joué à la
guitare
électrique repris d'abord à la flûte puis aux claviers, notamment par
un orgue Wurlitzer. Le titre tire en longueur permettant ainsi à Sergio
d'amener quelques variations et de courts développements. " I sogni nel
cassetto " : curieux morceau de pop romantique qui fonctionne en 3/4
avec un étonnant enchaînement d'accords (Do sus 2, Do mineur et Do
majeur). La partie finale est un long decrescendo. " Tergiversando " :
morceau efficace et facile d'accès (rythme en 4/4) d'inspiration rock
US sudiste de par les accords et les riff utilisés, une sorte de
"Jessica" mais en plus lent et plus sage..et en plus italien ! "
Turpiloquio " : le côté légèrement sautillant est donné par le rythme
en 5/4. L'enchaînement répété de deux thèmes (avec le premier thème, à
la ligne de basse caractéristique, joué alternativement sur deux
hauteurs de ton) remplace l'habituel couplet/refrain, en jouant aussi
beaucoup sur l'alternance entre le mode majeur et le mode mineur,
jusqu'à la reprise finale. Le résultat est très entraînant et dégage en
même temps un sentiment d'apaisement. " La media ponderata " : une
ambiance jazzy très soft, des accords plaqués par paires, Mi mineur
avec La mineur, Ré avec Sol, un rythme tout simple en 4/4, une belle
échappée pour le thème final rien de compliqué, mais çà fonctionne
parfaitement et surtout çà rayonne. " Il bicchiere mezzo vuoto "
: un
jeu d'allers-retours entre un même thème très simple, joué d'abord au
piano (puis ensuite couplé avec la basse) alternativement en 13/4 puis
en 6/4 ce qui donne ce swing si particulier qui semble ne jamais
vraiment décoller, des ornementations ajoutées à la guitare électrique
et à l'orgue. " Il bicchiere mezzo pieno " : reprise du thème entendu
sur le morceau précédent mais cette fois il s'agit d'un allegro en 8/4
avec un orgue Hammond très présent " Gli scheletri nell'armadio" : il
s'agit d'une jolie petite sonate pop avec divers claviers
successivement identifiés (piano, orgue et Wurlitzer) qui se relaient
pour jouer les thèmes solistes accompagnés par des instruments à cordes
et à vent réunis en un discret orchestre accompagnant, Comme à chaque
fois avec Habelard2 (Sergio Caleca), la proposition musicale est
convaincante. Le rendu est toujours propre avec beaucoup de fluidité et
une certaine forme d'évidence qui cache le fait que les compositions
sont parfois beaucoup moins simples qu'il n'y parait (voir mon décodage
titre par titre). En résumé, c'est à nouveau un sans faute pour Sergio
Caleca et donc un très bon album d'Habelard2.
Louis de Ny
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PUNTI DI VISTA
20/09/2022
Lorsque l’on découvre le nouvel album d’habelard2,
le projet du claviériste / multi-instrumentiste italien Sergio
Caleca, une première chose surprend ses connaisseurs : le
style graphique de la pochette fort différent de celui des deux albums
précédents, Noises
et Copriferro semantico.
Aux graphismes totalement surréalistes de ceux-ci succède de simples
nuages sur fond de ciel bleuté. Serait-ce là l’indice d’une musique
aérienne et planante à laquelle l’auditeur doit s’attendre ? Je vais
vous donner mon point de vue sur la question ! Tout d’abord le
format cher à Sergio Caleca di Milano, à
savoir des morceaux plutôt concis, développant chacun une idée musicale
bien précise, est toujours en vigueur dans Punti di Vista.
Quant à la première écoute elle confirme que l’imagination et le
foisonnement musical sont toujours de mise et c’est tant mieux !
Dans le livret accompagnant l’album Sergio Caleca
décrit précisément le contenu rythmique (et parfois le contenu
harmonique) de chaque morceau. Les 5/4 et autres 10/8 côtoient de plus
sages 4/4 ou 3/4, ces derniers n’étant pas moins riches et surprenants
par ailleurs. « Punti di vista » et plus
loin « Turpiloquio » sont justement basés
sur ces fameux rythmes à 5/4 qui donnent ce balancement caractéristique
à la musique, – balade ambient pour le premier, air de danse
entrecoupé de passages néo-classiques pour le second. Après « Discrepanza »
en mode répétitif et hypnotique, « La teoria del
complotto » propose un calme et léger moment de folk
(italien ?). « Stringato nel dire »
poursuit dans cette atmosphère légère à résonnance folk. « Eloquente »
déroule son calme ostinato de piano, rehaussé par les bois de
l’orchestre (hautbois, clarinette et basson). « Spigolature »
(rythmé en 10/4) prend des airs guerriers dans une verve qui n’est pas
sans rappeler une certaine Apocalypse in 9/8. Le
passage à l’orgue solo en ostinato à la fin est une vraie réussite. En
comparaison « I sogni nel cassette », « Tergiversando »
font plus sages et conventionnels. Les trois pistes suivantes, « La
media ponderata », « Il bicchiere mezzo
vuoto », « Il bicchiere mezzo pieno »,
sont mes préférées avec leur richesse rythmique et leur style plutôt
jazz-rock. Si vous n’êtes pas superstitieux la 13ème et
dernière piste, « Gli scheletri nell’armadio »
vous gratifiera d’un ultime plaisir musical plutôt mélodieux, d’abord
espiègle pour ensuite se terminer majestueusement. Les Punti
di Vista de Sergio Caleca /
habelard2 sont d’une richesse musicale étonnante, parfois
déroutante tant il fait varier les genres et les atmosphères d’une
pièce à l’autre. Quand vous vous êtes approprié un thème ou un rythme, Sergio
est déjà passé à autre chose dans cet incessant kaléidoscope. Superbo !
Pierre
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COPRIFERRO
SEMANTICO
12/02/2022
Habelard2
is the name of the project of the Italian keyboardist and guitar player
Sergio Caleca, originally from Milan and active in the scene since
1979. With numerous productions released over the course of over 40
years, he is also keyboardist since 2018 of the RPI band Ad Maiora. The
latest solo record release “Copriferro Semantico” collects recordings
of the 1979 homonym plus 5 other tracks from different years. A mixture
of all the shades and experiences of the artist, for over 55 minutes of
music, to report the excellent cover with objects and faces drawn with
an original touch. The “Muscle inertia part 1” opener begins with music
box sounds and then leaves room for intertwining guitar and piano with
repeated deep bass notes. The sounds are enriched by the orchestrations
of the Mellotron, creating a dreamy atmosphere that takes us back to
the 70s and to the more Symphonic tracks of Prog. The guitar solo in
the final part is good and the piece closes with an organ insert. A
guitar arpeggio and the paino open “How can I explain It” characterized
by the first vocal of the album, intense and in English. The intensity
increases with the passing of the minutes and the textures become more
elaborate thanks to the tempo changes and the guitar and keyboard
inserts. From the darker atmospheres of the previous one, it closes
with a short guitar solo and a Mellotron background. “Bifolky” is
characterized by an intro with acoustic guitar arpeggios, and the song
develops on a Folk Prog genre, between tempo changes and accelerated
rhythms of the rhythm session. Interesting and original is the mix
between the tradition of Italian and Rock music, with cheerful and
positive melodies and a very rhythmic drumming. more intricate in the
melodies “Acquaragia” also presents more electronic sounds in the
keyboards, while the rhythmic session is constantly evolving. A very
elaborate and intense ’70s Prog track, with technical passages and
valuable intertwining between guitar and keyboards, recalling the more
technical sounds. Here is the second part of the open track “Muscle
inertia part 2” which, however, offers more electronic sounds than the
first, with a layered vowel in the central section. The keyboards are
at the center of the sound, in the style of German music with a more
electronic matrix. We are halfway through the album and “Nothing more”
is softer and more linear, a good ‘song’ reminiscent of Italian music.
Pleasant and smooth, it softens the tones between the most Prog tracks
on the album. “Lulluba” returns to the more electronic sounds, where
the keyboards are at the center of the scene, with repeated and
hypnotic melodies. In the central part there is a vocal in Italian and
the second part of the track develops on a more classic Progressive
style, showing the two main nuances of this work. A guitar arpeggio
opens “There’s no solution” with sustained drumming and the English
vocal, a more classic Rock track, which is more elaborate only in some
passages. Good guitar solo in the final, where it closes with a good
keyboard insert. The shorter “Carosello” is a short but intense passage
of Symphonic Prog with pompous keyboards of a clear 70’s style, very
pleasant and well developed. “Crank” could easily come out of an early
’70s record, with valuable solo cues from Genesis-style keyboards and
guitar. Entirely instrumental, and with prolonged guitar and keyboard
solo sections, the track in the finale increases in intensity and
closes with a crescendo. The disc ends with the title track “Copriferro
semantico” which is also the longest running track. The keyboards are
layered, loaded with electronic-style effects and modulations, giving
life to a track that is close to the German Cosmic and modern Ambient
genre. An album that contains different tracks, passing from the
70s-style Prog Rock to more electronic sounds close to German Cosmic
music, a Folk Prog track and a more songwriter track. A journey within
the sound facets and experiences of the artist, in this pleasant
journey in his over 40 years of musical experience. A recommended and
varied listening, suitable for a wider audience of Prog music, given
that the artist is able to range and explore more styles of the genre.
Jacopo Vigezzi
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COPRIFERRO
SEMANTICO
03/02/2022
Habelard2
est le oneman band de Sergio Celaca. Ce Milanais, multi-instrumentiste
prolixe, produit sous ce nom des albums depuis 2013. Voici le 9e! Actif
depuis 1977, il avait créé avant cela 7 albums dont une quasi démo
initiale en 1979, nommée «Copriferro Semantico». Cinq morceaux en ont
été prélevés et six autres ajoutés, ce qui donne une grande
hétérogénéité à cet album. Le chant est parfois en anglais et plus
heureusement en italien. La voix multiforme, elle aussi, oscille entre
Hackett et David Byrne (tel le rocky «There's no solution»). Mais c'est
avant tout de la musique qui est proposée, ce n'est pas un disque trop
bavard, pour preuve le très bel instrumental final. Électronique à la
Tangerine Dream psyché, il donne son titre à l'album. 11
pistes avant: «Muscle inertia part 1», ouverture magnifique de
classicisme symphonique vintage, sa ligne de basse évoquant un instant,
en retenue, celle du «Starless» de King Crimson version Levin. La
guitare et les synthés penchant, quant à eux, largement vers Genesis.
Vient ensuite «How can I explain it» qui, avec une verve identique, est
plus sombre mais nous emporte avec ses accents «hammilliens» dans une
passe réjouissante entre une flûte bondissante et synthés. Tout l'album
nous promène ainsi dans des styles très différents avec des sonorités
familières qui servent des mélodies raffinées. Je
tente une synthèse de ce kaléidoscope au moyen de la formule : PROG x
(4Hackett+ 2néo+ 4électro+ 2folk+ 2Rpi+ 2Rock), il y a même une courte
citation de l'hymne italien dans «Carossello»! Mention
spéciale à Ettore Salari (ex-The Watch, cover de Genesis donc avec
Steve hacké 😉 ) pour avoir orné l'album de guitares et bouzoukis
incisifs. Fabio Sereni (drums) et Sergio Caleca (claviers) complètent
le line-up de cet album très plaisant en pays connus.
Cicero 3.14
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COPRIFERRO
SEMANTICO
14/11/2021
Sergio
Caleca (Habelard2) continue son bonhomme de chemin. Pour son neuvième
album, il s'est entouré d'un vrai groupe, ce qui n'est pas si fréquent
avec ce musicien qui a plutôt l'habitude de tout faire lui-même. Nous
parlons donc cette fois d'Habelard2 & Friends. Qui sont ces
musiciens d'ailleurs ? Paolo Callioni, au chant, est le compère de
Sergio Caleca dans le groupe Ad Maiora qui, au passage, n'a plus rien
produit depuis 2016. Le guitariste, Ettore Salati, a un CV long comme
le bras et est bien connu des progueux pour avoir été avec The Watch au
début de ce groupe et aussi pour être régulièrement associé aux albums
de Daal. Gabriele Manzini a fait aussi appel à lui pour son projet
parallèle Archangel. Fabio Sereni enfin est le batteur de la bande.
Copriferro Semantico est un album un peu différent au caractère
hétéroclite. La raison en est simple : il s'agit d'une collection de
morceaux composés sur une période de quarante ans dont cinq dont la
toute première mouture date de 1979. Sergio Caleco a depuis retravaillé
ces compositions, parfois en s'y reprenant à plusieurs reprises, pour
aboutir à cet excellent résultat. Car, je le redis, je suis toujours
surpris par la qualité constante de la musique produite par ce
musicien, à commencer par le magnifique dyptique "Muscle Inertia Part I
& II" qui a quelque chose de Goblin sur les premières mesures avant
de prendre un envol floydien. L'intérêt de cet album tient aussi dans
le fait qu'à côté des instrumentaux drivés par Sergio aux claviers
(sauf "Bifolky" qui est une combinaison de guitares et de bouzouki), il
y a quelques belles chansons comme "How can I explain it?" et "Nothing
more". "Lulluba" est à mettre à part car il s'agit vraiment d'une pièce
étonnamment construite, que l'on qualifiera de prog pour simplifier et
pour faire plaisir à tout le monde, en fait une longue tirade qui mute
en mini suite symphonique qui me rappelle un certain Rick Wakeman.
Quant à "There's no solution", c'est le morceau résolument rock de
l'album et même s'il est très teinté années quatre vingt, il fait son
petit effet. Pour en revenir aux instrumentaux, si nous avons déjà
évoqué "Muscle Inertia" "Bifolky" et "Lulluba", il faut aussi parler
d'une autre pièce remarquable, "Acquaragia". Il s'agit d'une
composition d'une richesse assez incroyable qui mérite plusieurs
écoutes pour réellement se l'approprier entièrement. La première partie
écrite sur le même type de gammes que celles utilisées par Gentle Giant
ne fait qu'augurer d'une suite passionnante, ce qui est effectivement
le cas, Sergio ayant l'intelligence d'ouvrir ensuite complètement le
morceau. Le titre éponyme clôt l'album en une longue séquence planante
de ME, proche de Tangerine Dream, bien agréable avec ces belles
sonorités mélangées d'Elka Rhapsody, de synthé Davoli et de
Syntorchestra Farfisa.
Cette
musique mériterait évidemment plus de moyens et une meilleure
production mais en l'état il s'agit déjà d'un très bon album qu permet
à Sergio Caleca de garder la main et à l’auditeur de passer un bon
moment, en attendant le retour de Ad Maiora ! (je suis têtu, je sais !)
Louis De Ny
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COPRIFERRO
SEMANTICO
12/11/2021
Un
peu plus d’un an après un excellent « Noises », Sergio Caleca, alias
habelard2, revient nous titiller les oreilles avec un nouvel opus
intitulé, en italien cette fois, « Copriferro Semantico ». Pas tout à
fait nouveau à vrai dire, car 5 morceaux proviennent d’une version
éditée en 1979, les 6 autres d’autres sources. De plus Sergio s’est
entouré d’amis musiciens italiens, venus prêter main forte tout au long
des 11 pistes de l’album. Ettori Salati, aux guitares, a participé à
quelques albums de The Watch dans les années 2000. On y trouve
également Paolo Callioni aux vocaux et Fabio Sereni à la batterie.
Voilà pour les amis ! J’avoue
qu’après l’excellent « Noises » dans lequel Sergio démontrait sa
science des claviers et de la composition, je ne savais pas à quoi
m’attendre à la lecture des infos sur ce nouvel album et la mention par
Sergio lui-même d’une musique électronique. Par ailleurs que penser à
la vue d’une pochette de CD pour le moins … peu conventionnelle ? Sonorités
amples aux claviers, un très joli thème au piano, et une guitare
plaintive lancent un « Muscle Inertia Part 1» qui fleure bon le prog /
neo-prog d’il y a quelques décennies. Même ambiance, avec en plus la
voix de Paolo Callioni, pour un « How Can I Explain It? » mélancolique
et rêveur. Aimez-vous le bouzouki ? Parce que le très folk « Bifolky »
sera l’occasion d’en entendre. Etrange morceau qui alterne ambiances
villageoises avec des passages rock plus modernes. Sans crier gare, «
Acquaragia » nous plonge dans d’âpres sonorités crimsonesques sur une
basse lourde, une guitare stridente, un orgue grave, le tout à peine
adouci par quelques arpèges de piano.
Le
côté électronique annoncé plus haut c’est dans « Muscle Inertia Part 2
» que ça se passe. Musique spatiale, quelques vocaux en italien, et à
noter la grande et intense montée chromatique à partir de 3’. Ce style
de musique rappelle évidemment les maîtres du genre Jarre, Vangelis …
Vous aimez les contrastes ? On passe en blues rock d’école avec un «
Nothing More » plus américain qu’italien ! « Lulluba » est une pièce
d’inspiration néo-classique. Avec son chant en italien nous voici par
contre bien en Italie avec un bel exemple de RPI. La conclusion sur les
claviers est grandiose. « There’s No Solution » est un hommage au rock
classique anglais des seventies. Superbe et excellement joué.
Le
court et amusant « Carosello » est prétexte à une musique très
descriptive, un peu naïve et très entrainante. « Crank » est une des
autres excellentes surprises de l’album : un puissant thème rythmique
répétitif, le chant de la guitare électrique et des synthés, une basse
funk. La piste-titre et terminale, « Copriferro Semantico », ce
qui
signifie littéralement couvercle/couverture sémantique en béton, est
une pure pièce psychédélique dans laquelle les synthés et sons
électroniques évoluent lentement sur une longue note de basse
ininterrompue. Musique expérimentale pour connaisseurs ! Voilà
pour habelard2 & Friends qui offre dans cet album un large spectre
de morceaux variés et contrastés, qui ne laissent de surprendre
l’auditeur tant l’enchainement des styles et des atmosphères est
inattendu. Au final nous avons là un excellent catalogue du style
musical profondément original de Sergio Caleca. Pour qualifier la
dernière piste qui donne son nom à l’album, Sergio a noté : une façon
grossière de cacher les limites de sa propre langue. La langue musicale
d’habelard2 est en tous cas d’une belle richesse !
Pierre
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COPRIFERRO
SEMANTICO
20/10/2021
Incredible,
what a variety on this album, wonderfully coloured by tasteful keyboard
work from Sergio Caleca and moving guitar play by Ettore Salati (I know
him from his work in The Watch, SoulEngine, Alex Carpani, Archangel and
The RedZen), backed by Fabio Sereni on drums and Paolo Callioni on
vocals. Seventies
symphonic rock with intense electric guitar play (obviously inspired by
Hackett), blended with piano, acoustic guitar and lush vintage
keyboards (Hammond, Mellotron and Moog) in Muscle Inertia - Part 1. Folky
with acoustic guitars and the Greek bouzouki, in the second part more
dynamic with a raw guitar riff and finally a cheerful accordion sound
in a mid-tempo in the alternating Bifolky. A
King Crimson-like dark climate with a captivating contrast between
soaring Mellotron violins and an agressive electric guitar sound,
topped with a growling bass and powerful drums, and finally a Hammond
and Minimoog sound in Acquaragia. Exciting
electronic music (reminding me of Vangelis and Synergy) in Muscle
Inertia Part 2 (soaring strings, spacey synthesizer flights and intense
Mellotron), Lullaba (sequencing, classical orchestrations, a
synthesizer solo and slightly theatrical Italian vocals), Carosello
(pleasant blend of synthesizers and Mellotron violins, synthesizer
flights in a cheerful atmosphere) and the final track Copriferro
Semantico (spacey with soaring string-ensemble, then an experimental
electronic atmospheric sound with beeps and bleeps). Bluesy in
Nothing More (acoustic guitars, slide guitar, piano and English
vocals). And
pure rock in There's No Solution (powerful guitar with mediocre English
vocals and finally a biting guitar solo) and Crank (lots of changing
climates, embellished with a Minimoog solo, rock guitar, a funky bass
solo, fiery howling electric guitar and Mellotron violins).
Erik Neuteboom
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NOISES
04/08/2020
Ormai conosciamo da diverso tempo,
e diversi album, il signor
habelard2, ovvero Sergio Caleca, tastierista e polistrumentista
milanese versatile e piuttosto prolifico. Una buona notizia iniziale è
che questo “Noises”, il suo ottavo lavoro da soli-sta, è
di nuovo
corredato dai disegni del Caleca artista
con la matita, che
avevano accompagnato con umorismo e creatività altri suoi CD
prece-denti. Anzi, la copertina stessa è un concentrato di suoi
schizzi, divertenti quando surreali, nel suo stile. Quello che non è
surreale, anzi è piuttosto concreto, è il respiro del suo lavoro
musicale.Come quasi sempre accade, Sergio fa tutto da solo, ma proprio
tutto. Dalla composizione al suonare tutto, alla
registrazione,
mixaggio e produzione. E non utilizza solo e sempre il suo
strumento
preferito, cioè le tastiere VST (ovvero Virtual Studio
Technology),
ma chitarra e basso reali. Chiaramente nei suoi
pezzi non ci si
aspetta predominanza di chitarra (anche se piccoli assoli e incisi ce
ne stanno): tutto o quasi alla fine è in-centrato su tastiere, synth,
Mellotron. Chi conosce gli altri lavori
di habelard2 sa più o
meno cosa aspettarsi da lui, ma ne potrebbe ri-manere anche un po’
stupito. “Noises” è un disco a suo modo molto
ispirato, anche se
non viene dal tipico brainstorming e
unione di esperienze
diverse che caratterizzano gli album fatti da più persone. Sergio ci
mette del suo per tirare fuori un CD variegato, con molte
sfaccettature, temi e sonorità diversi. Quella che si nota più spesso è
del pianoforte, ma le differenze abbondano, i ritmi si
susseguono,
non si ha mai l’impressio-ne del
“già sentito”, e pure l’impronta
sintetica predominante riesce a volte a
essere messa da parte.
Il risultato è un disco molto
piacevole in-teressante, dove non
si sente la mancanza di un gruppo vero e proprio, perché ogni brano ha
la sua ragion d’essere, con la sua
impronta sonora
indipendente.Come dice il titolo, ogni brano è introdotto da un rumore,
un noise appunto, che è legato al senso della traccia, prodotto da
Sergio o trovato di libe-ro utilizzo. Così “Last train” è
preceduto
dal rumore di un vecchio treno a locomotore che corre sui binari. Il
ritmo basso, la chitarra acustica lenta, rarefatta, danno quasi un
senso di tristezza per l’ultimo tre-no, come fosse l’occasione da non
perdere. Forse la ripresa di vigore verso la fine della canzone ci
porta un messaggio di speranza.“Water drops” nemmeno a dirlo si
introduce con gocce che cadono, e anche qui il ritmo è lento e
malinconico almeno fino a metà pezzo, e la me-lodia è sempre
piacevole.Rumore di passi per “Step by step”, dove i synth la
fanno
da padrone sempre nell’alternanza di
ritmi. “Coffee break” con la
sua moka scorre via ariosa in prevalenza di piano, la title track si
pre-senta con Sergio stesso che parla con eco, con in sottofondo una
sala d’aspetto, e ancora il piano a far da padrone e guidarci lungo le
sue tre parti.Forse ha anche poco senso continuare a dirvi che ad
esempio “Mediterraneo” si apre con rumore di onde, con un’armonia
piuttosto vivace, solare, spagnoleggiante, mediterranea
appunto.
Potete benissimo immaginarvi i rumori dai titoli, magari essere
incuriositi e voler verificare se avete indo-vinato. L’album scorre via
veloce, fresco e pulito fino a “Fine delle trasmissioni”, dove torna il
pia-no su un tappeto synth, incalzante fino alla calma di fine pezzo,
accompagnato anche dai suoi ru-mori che chiudono tutto.Alla fine,
questa ultima fatica di habelard2 ci mette sul piatto la
consueta
bravura dell’autore e strumentista, che ancora una volta si prodiga in
produrre melodie piacevoli, non
complesse, ac-cattivanti,
variegate, anche cono sonorità canter-buriane. È un ottimo ascolto per
chi lo conosce già, ma soprattutto per chi non lo ha mai ascolta-to,
che si può lasciar affascinare da questo modo diverso e personale di
suonare Progressive rock.
Max Rock Polis
Mat2020
agosto 2020
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NOISES
09/06/2020
Nom de
scène du signore Sergio Caleca, habelard2 signe son huitième
album, collection de 11 morceaux instrumentaux composés ces dernières
années et regroupés sous le titre « Noises ». Qu’on se rassure, ce
titre n’est pas prétexte à un déluge d’élucubrations cacophoniques
post-modernes oscillant entre le cérébral et l’inaudible, voire les
deux à la fois, mais une collection d’impressions musicales très
mélodieuses, faisant la part belle aux claviers, et incluant quelques
bruits de la vie courante dans les intros, d’où le titre ! CQFD.
Allez,
avant de parler musique, ce qui est quand même l’objet de
ProgCritique (nos statuts sont très clairs sur ce point),
attardons-nous un peu sur l’étymologie du nom haberlard2, qui ne laisse
pas de nous intriguer … Je vous la fait courte : il est constitué du
patronyme d’une grand-mère italienne (Nonna) Abelarda, héroïne d’une BD
de 1955, connue également en France sous le nom de Tartine, puis
transformé en identifiant email auquel il a été décidé arbitrairement
d’ajouter un h au début, et un nombre à la fin pour satisfaire aux
exigences orthographiques du provider internet ! On démarre avec le
bruit caractéristique du train au passage des rails. Depuis l’étonnant
« Pacific 231 » du grand Honegger, les évocations ferroviaires en
musique ne manquent pas : « Last Train Home » de Pat Metheny (un must
have), plus récemment Métronhomme et son « I Treni di Gabo », et vous
en connaissez sûrement d’autres. Le « Last Train » de habelard2, moins
directement évocateur que les exemples précités, est une jolie ballade
(en Italie je suppose) avec claviers et délicates guitares. Magnifique
début. La même idée est poursuivie dans les morceaux suivants, « Water
Drops », « Step By Step », « Coffee Break »,faisant varier la palette
sonore. Le titre éponyme, un peu plus développé que les précédents,
juxtapose 3 parties très contrastées. Si la maîtrise du clavier n’est
plus à démontrer, celle de la basse n’est pas mal non plus. Après cette
pièce centrale, on revient au style précédent avec les évocations
musicales « Mediterraneo », « Inquietanti Presenzie », et « Nektar »
…les titres parlent d’eux-mêmes. Que dire du superbe et saisissant «
Pandemonio » (que l’on traduit par chaos ou grand bazar, il me semble…
attention aux faux amis). « Rimorsi e Rimpianti », la pièce la plus
mélancolique de l’album, nous amène sur le « Fine delle Trasmissioni »
qui clôt magnifiquement tout ce bruit, agencé avec une belle maîtrise !
En
musicien accompli et expérimenté, Sergio Caleca, démontre ici sa
science instrumentale : claviers bien sûr, mais aussi guitares et
basses, l’inusable Mellotron et même un peu de mandoline, et j’en
oublie sans doute. Côté composition musicale : un vrai plaisir pour les
oreilles, et une musique sacrément positive. Prog instrumental moderne,
sonorités Canterbury, du souffle et aussi de la délicatesse … bref le «
Noises » de haberlard2 n’a de bruit que son titre, et de toutes façons
j’aime beaucoup le bruit italien en général !
Pierre
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